Même si je suis né à Alicante, j'ai des forts liens avec la Catalogne, en concret avec la ville de Barcelone. C'est là où ma mère est née: "J'ai reçu le baptême à la Sacrée Famille (temple fameux bâti par Gaudí)", elle repétait quand elle avait l'occasion. Encore aujourd'hui il y a une partie de ma famille qui y habite -des oncles, des cousins-. En plus, mon nom paternel, "Pujol", a des ressonances catalanes évidentes. Alors, Barcelone et la Catalogne en général ont été une référence constante pendant mon enfance et ma jeunesse. Avec le fil du temps ces liens se sont affaiblis et il ne reste qu'un petit feu maintenant.
Le milieu social était divers. La famille de mon père travaillait dans un atelier familial où mon grand père et ses trois fils fournissaient des meubles en bois. Mais, quand mon grand père a pris la retraite, l'atelier a fermé parce que les trois frères n'ont pas été capables d'accorder un système pour le gérer. Du côté de ma mère, l'histoire est un peu plus dramatique. Abandonnée par son père, elle a dû apprendre à mener sa vie depuis qu'elle avait cinq ans, avec ses frères et sa mère. Celle-ci faisait de la contrebande entre Alicante et Barcelone pour gagner l'argent avec lequel nourrir ses enfants.