La biographie d'une personne est faite des événements marquants. Moi, je n'ai pas eu de frères aînés qui m'aient indiqué le chemin à suivre à fin de m'épargner les culs-de-sac ou les voies mortes. Le cercle des amis était court et peu stimulant à l'adolescence. Pas aussi à la famille il n'y avait des membres qui pouvaient m'inciter à cultiver mon intélecto (mon grand-père, le republicain, est mort trop tôt et le parrain, professeur socialiste répresaillié, vivait si loin). L'école et le lycée ont été des champs infructueux. J'ai dû attendre à l'université pour rencontrer des individus encourageants, parmi les profs et les élèves. Jusqu'à ce moment-là, et après aussi, je n'ai eu que les livres pour gérer un corpus intellectuel minimum. Et, parmi eux, les livres illustrées ont occupé une place privilégiée. Au début, grâce aux gravures et protraits des vieux livres de mon grand-père j'ai connu l'art de Gustave Doré qui dessinait une image romantique d'Espagne et des histoires anciennes.
 |
Andromede enchainée, de Gustave Doré |
Au même temps, le monde des comics a été également très suggérent, depuis les images les plus innocentes de Falbalá, la petite fille blonde qui faisait rougir Obélix ou les partenaires féminines d'autres héros jusqu'à les heroïnes de Conan, Vampirella, ces autres habillées en collants qui incitaient à imaginer leurs anatomies.
 |
Sigrid et le capitain Tonnerre |
 |
Vampirella |
 |
Red Sonja |
Après, noblesse oblige, j'ai dû reconduire mon apprentissage sensoriel vers des chemins plus politiquement corrects, ça veut dire, masquer au derrière de productions culturellement valorisées mes instincts les plus bas. Parmi les préférées on a les Venus d'artistes divers:
 |
Venus du miroir, Vélazquez |
 |
Giorgione |
 |
Tiziano (Mais, qu'est-ce que les domestiques cherchent) |
Puis, j'ai jetté mes scrupules et je suis retourné aux livres illustrés au même temps qu'aux sujets un peu plus scabreux. On y pouvait sentir le parfum de la transgression. Baudelaire, Apollinaire, le marquis... auraient aimé ces oeuvres, sans doute.
 |
Milo Manara |
 |
El mercenario, de Segrelles |
 |
Luis Royo |
Néanmoins, maintenant que les pensées virent vers la modération, je préfère l'air festif, jovial, paisible, des dessins de Picasso, ou l'indolence des femmes de Modigliani.
 |
Les deux femmes nues |
 |
Modigliani |
Rappelez-vous, disciples d'Onan! Aimez en silence. Ne racontez rien à personne. C'est un secret.
 |
Valentina, de Guido Crepax |
On continuera