diumenge, 25 de setembre del 2011

Un paysage en noir et blanc

Lors de mes sets ans, j’accompagnais mon père les dimanches matin au cinéma Calderon où il exerçait de meunier. Je ressentais la malaise d’être là-bas, une place qui avait été crée pour vivre à l’obscurité et dont je dévoilais son secret. Un grand linge blanc et une centaine de fauteuils en cuir, tous vides, c’était tout. La course des chevaux montés par les indiens qui poursuivaient la diligence et que je venais de voir la veille soir n’était qu’une illusion. Quelle déception! Néanmoins, la magie retournait lors de monter à la cabine de projection où on découvrait les cannettes qui contenaient les films, avec de titres qu’après deviendraient mythiques : La diligence, Quo Vadis, Les sept magnifiques, Psychose, La mort au talons. Des morceaux de photogrammes par terre qu’on pressait à les prendre et on les regardait à contre-lumière : le visage d’Ingrid Bergman presque répétée, la silhouette d’Ava Gardner, la fumée de la cigarette de Bogart tandis qu’il parlait à « La Maigriotte ». Les affiches des films, mi-déchirés, collés aux murs, des couleurs forts, des lignes claires, des montagnes bleues enneigées (Les neiges du Kilimandjaro), des horizons lointains de l’Ouest américain (Comanche), des jungles impénétrables (La règne de l’Afrique)…